De rond-point automobile, la place Royale va redevenir l’une des plus grandes places publiques au cœur de Bruxelles
Le permis d’urbanisme pour le réaménagement complet et la mise en lumière de l’emblématique place Royale au centre de Bruxelles a été délivré.
Après divers débats et modifications d’un projet de rénovation révélé fin 2017, la place Royale va enfin pouvoir retrouver toute sa splendeur grâce à un réaménagement ambitieux de façade à façade. Si actuellement seul 20% de la place Royale est dévolue aux piétons et 80% au trafic motorisé, l’objectif principal du projet est d’opérer une transformation complète et de redonner 85% de la place aux piétons et conserver 15% pour le trafic motorisé. La place deviendra majoritairement de plain-pied avec maintien des trottoirs en pierre bleue et les bandes de circulations seront modifiées afin de laisser place à une large zone de promenade. La mise en lumière des façades de l’ensemble des bâtiments néoclassiques datant du XVIIIème siècle de la place et d’autres édifices alentours sont également prévus afin de valoriser ce patrimoine architectural exceptionnel.
Transformation de la place Royale
Concrètement, le plan de réaménagement et de revalorisation de la place Royale vise une transformation ambitieuse de façade à façade et ce et dans le plus grand respect de ses caractéristiques patrimoniales historiques classées.
Celui-ci est fondé sur deux principes fondamentaux :
- D’une part, la transformation du “principe du rond-point” en une seule bande de circulation à trafic mixte (tram- bus/trafic motorisé) dans deux directions (y compris les raccordements au rue de Namur et Montagne de la Cour) le long du côté nord de la statue centrale. Le principe de circulation motorisée est ainsi clairement modifié dans la mesure où les véhicules ne pourront plus du tout circuler devant l’église Saint-Jacques-sur-Coudenberg. Le principe de ‘giratoire’ autour de la statue est désormais remplacé par un carrefour en « T », formé par les axes des rues de la Régence, Royale et Montagne de la Cour, avec une connexion secondaire vers la rue de Namur.
- D’autre part, le rassemblement de la circulation des véhicules motorisés en ce compris les transports publics en un ensemble compact, accompagné de bornes. En conséquence, les voies de circulation, y compris les rails de tramways, contourneront dorénavant la statue par le seul côté nord-ouest de la place. La zone de circulation des véhicules motorisés sera ainsi clairement définie, limitée et clairement reconnaissable pour tous les usagers de la route.
Libérée en grande partie du passage des véhicules, la place Royale sera ainsi réservée à environ 85 % aux piétons et aux cyclistes, ce qui représente une augmentation majeure par rapport à la situation actuelle (20%).
Grâce à la concentration de la circulation automobile sur le côté nord-ouest de la place, l’espace réservé aux piétons et aux cyclistes sera considérablement agrandi. Les trottoirs historiques en pierre bleue sont maintenus dans leur largeur actuelle, restaurés avec les mêmes matériaux et seront exclusivement réservés aux piétons. A hauteur des rues Royale, de la Régence et Montagne de la Cour, les trottoirs seront par ailleurs élargis tout comme ceux le long des voies d’accès afin de renforcer le confort des piétons et structurer l’espace. Toutes les bordures en pierre bleue seront dans la mesure du possible réutilisées.
Dans la zone située entre les trottoirs et les bornes limitant la circulation (revêtement en pavés mosaïques de porphyre), les piétons pourront librement circuler mais partageront l’espace avec les cyclistes, selon le principe de «zone de rencontre». La concentration de la circulation motorisée dans une zone centrale clairement délimitée crée une situation de circulation plus intuitive pour les cyclistes qui pourront choisir le trajet de leur choix, réduisant fortement les risques de confrontations avec la circulation automobile/transport en commun.
L’ensemble de l’espace public central préserve ses caractéristiques existantes constituées d’un revêtement de pavés mosaïques de porphyre qui sera reprofilé et rénové. Les pavés existants seront intégralement réutilisés et posés à l’identique selon le même motif actuel. Le cas échéant, les quantités manquantes seront complétées par de nouveaux pavés identiques ; en effet, le revêtement actuel en porphyre a été altéré par le temps et défiguré à de nombreux endroits par des réparations en asphalte.
De par le nouvel aménagement de la place, la statue de Godefroid de Bouillon sera désormais entièrement située dans la zone piétonnisée devant l’église Saint-Jacques sur Coudenberg, et il sera à nouveau possible de se rendre aisément jusqu’au pied de la statue. Le projet prévoit un nettoyage et une rénovation du socle de cette dernière, sans intervenir sur la statue de bronze proprement dite.
Globalement, tout comme les matériaux des revêtements, le mobilier existant sera conservé et réutilisé autant que possible. Les bornes existantes et les chaînes actuelles seront enlevées et seront remplacées par des bornes discrètes afin de canaliser les flux motorisés. L’ensemble de l’éclairage public (réverbères et lampadaires) est conservé et dans certains cas légèrement repositionné dans le respect de la composition urbaine néoclassique globale. De nouveaux bancs monumentaux réalisés sur mesure en pierre bleue et détails en laitons seront installés autour du socle de la statue et dans les 2 cadrants situés en face du Musée des instruments de musique et du Musée Magritte.
Le projet a également été pensé et conçu dans son ensemble afin d'améliorer substantiellement l'accessibilité des personnes à mobilité réduite (bordures, mobilier public, dalles podotactiles, …).
Mise en lumière des façades et des environs
Outre le réaménagement complet de la place Royale, le permis délivré vise également la mise en lumière nocturne de l’ensemble des façades néoclassiques de la place, de l’Eglise St-Jacques-sur-Coudenberg, de la statue de Godefroid de Bouillon mais aussi, sur un périmètre plus large, l’illumination de plusieurs édifices et monuments patrimoniaux aux alentours de la Place Royale. Il s’agit de l’ensemble des façades et sculptures de la place du Musée (en ce compris la rue, la petite rue et la place même du musée, le Palais de Charles de Lorraine et la statue de la place) et l’ancien palais du comte de Flandre, l’actuelle Cour des Comptes.
Conformément au plan lumière régional et celui de la Ville de Bruxelles, cet éclairage scénographique vise avant tout à valoriser le Quartier des Arts, principal pôle culturel et muséal de la Région et renforcer son attractivité touristique. Ces interventions de mise en lumière ambitionnent aussi à souligner de nuit la beauté du patrimoine architectural et sculptural bruxellois d’une diversité historique et d’une richesse immenses et enfin à mieux éclairer les espaces urbains et ce afin de renforcer les deux perspectives urbaines qui se croisent au niveau de la place Royale, celle du Tracé Royal et celle vers l’Hôtel de ville.
Pour rappel, la Région bruxelloise a d’ores et déjà délivré à Beliris en décembre dernier le permis d’urbanisme concernant la mise en lumière d’autres édifices emblématiques dans le pourtour de la place Royale telles que les façades de Bozar, celles de l’ancien hôtel Ravenstein, du Musée des Instruments de Musiques et enfin du Musées Royaux des Beaux-Arts. La sculpture/fontaine “The Whirling Ear” de Calder sur le Coudenberg bénéficiera également d’une mise en lumière, alors que l’éclairage public dans l’escalier descendant de la rue Ravenstein à la rue Terarken sera remis à neuf.
Suite à l’obtention du permis d’urbanisme, Beliris, en tant que maître d’ouvrage, va désormais pouvoir procéder aux adjudications et lancements des procédures administratives en vue de la préparation des futurs travaux. Le budget total pour l’exécution de ce projet de réaménagement de la place Royale est estimé à près de 5 millions d'euros.
Citations
« De rond-point automobile, la place royale deviendra une nouvelle zone de promenade pour tous les Bruxellois.es. Située entre le Palais Royal et le Mont des Arts, entourée de quelques-uns des plus beaux musées de Bruxelles, la place Royale mérite une transformation profonde afin de lui redonner toute sa splendeur et en faire un espace public qualitatif pour tous. Grâce à une bonne collaboration entre la Ville de Bruxelles, la Région et Beliris, le projet approuvé illustre notre ambition en matière d’aménagements publics et s’inscrit dans la transformation apaisée du centre-ville. En offrant bien plus d’espace aux piétons et cyclistes, la place Royale sera rendue aux Bruxellois.es et visiteurs et deviendra l’une des plus grandes places publiques de la Région en terme de superficie. Avec la rénovation de la place Royale mais aussi du Palais Royal, Bozar, de la Bourse, du Palais de Justice, des Musées Royaux des Beaux-Arts, du Conservatoire royal, de la Place du Trône, … nous investissons dans la revalorisation de nos joyaux patrimoniaux et l’attractivité du centre-ville.» déclare Ans Persoons, Secrétaire d’Etat bruxelloise à l’Urbanisme et au Patrimoine.
« Le réaménagement de la Place Royale et la mise en lumière des bâtiments qui l’entourent est certainement l’un des chantiers les plus attendus tant il redessinera le visage de l’un des quartiers les plus visités de notre capitale. Ce chantier bénéficiera de toute l’expertise des équipes de Beliris, afin de faire de la Place Royale un lieu agréable de balades et de redécouverte de la place et de ses alentours. Le réaménagement mettra en effet un point d’honneur à faire coexister de manière exemplaire et en toute sécurité les différents usagers, avec une place privilégiée pour les piétons et les cyclistes. Un budget de près de 5 millions d’euros a été prévu par le Fonds Beliris pour mener à bien les travaux. » déclare Karine Lalieux, Ministre fédérale en charge de Beliris.
« Après presque 10 ans, la Place Royale sera enfin réaménagée dans le but de créer une vraie place. Cette ambition pour la Place Royale s’est faite en excellente concertation avec différents niveaux : à savoir BELIRIS, la Région et la STIB, témoignant la bonne volonté pour œuvrer à l’amélioration de l’espace public. De par son envergure et avec ses façades, cette place fait aussi partie de l’itinéraire des visiteurs de notre capitale, puisqu’elle se situe à proximité de grands musées tels que celui de Magritte. En la requalifiant, tout le monde y trouvera sa place : les piétons, les cyclistes, les transports en commun ainsi que les automobilistes. » déclare Philippe Close, Bourgmestre de la Ville de Bruxelles.