Durabilité : l'outil GRO dans les projets de construction
Le secteur de la construction est l’un des plus grands producteurs de déchets et l’un des plus grands consommateurs de matières premières. Pour limiter l’impact environnemental d’un projet de construction, Beliris a développé depuis plusieurs années une approche durable orientée sur l’économie circulaire. Depuis 2020, l’outil GRO est également utilisé : il permet de mesurer et d’accroître la durabilité des projets de construction.
GRO n’est pas une abréviation mais un nom féminin norvégien qui signifie « croissance ». Il a été choisi en hommage à l’ancienne première ministre norvégienne, Gro Harlem Brundtland, qui a présidé la « Commission mondiale sur l’environnement et le développement » et qui a publié le rapport « Notre avenir à tous » en 1987.
GRO convient tant aux projets de nouvelle construction qu’aux rénovations et aux projets de réaménagement de bâtiments existants. L’idée est de créer des bâtiments confortables et à l’épreuve du temps. Un bâtiment, c’est une réserve de matériel : murs, sols, mobiliers, portes, châssis. L’idée est de les ré-utiliser un maximum, soit pour la rénovation du bâtiment lui-même, soit pour un autre projet, ailleurs. GRO peut être utilisé tant par les maîtres d’ouvrage que par les concepteurs, et ce au cours des différentes phases d’un projet.
Un nouvel état d’esprit
« L’idée avec GRO est de ne pas créer de déchets », explique Thibaut Hermans, coordinateur durabilité. « Contrairement à une construction linéaire où par exemple on démolit et on jette, l’économie circulaire va ré-utiliser les matériaux mais aussi les luminaires, le mobilier… Et cela est penser dès la conception du projet ; une toute nouvelle manière de travailler, utilisant de nouveaux matériaux, impliquant de nouveaux cahier des charges. Par exemple, aujourd’hui, on peut louer ses châssis : s’ils sont devenus obsolètes ou qu’il en existe de plus performants sur le marché, le fournisseur les remplace. Pareil pour les luminaires. C’est un peu la même idée que les voitures partagées. »
GRO comprend trois catégories :
- People : le confort, la sécurité de l’occupation
- Planet : l’environnement, l’eau, l’énergie, la luminosité, la pollution acoustique, le choix des matériaux…
- Profit : l’économie ; les coûts en termes financiers, humains… de l’entretien du bâtiment
« Dès le départ, on liste des critères qui seront applicables au projet » poursuit Thibaut Hermans. « 80% le sont généralement et si on ne les sélectionne pas, il faut expliquer pourquoi. Par ex. pour un bâtiment industriel, on peut ne pas prendre en compte le confort visuel. On vérifie ensuite à chaque phase du projet si les critères sont bien respectés.»
L’attention à la durabilité des projets n’est pas nouvelle chez Beliris. GRO met en évidence ce qui était déjà appliqué. « Dans l’élaboration d’un projet, l’intégration de GRO représente une ou deux réunions supplémentaires pour aborder les aspects durables. Mais cela en vaut la peine et permet de fixer les objectifs et les priorités. »
En 2021, quatre projets Beliris ont appliqué l’outil GRO (le musée juif par exemple).
Alors que les ressources s’amenuisent, réutiliser les matériaux et les matières dont on dispose a tout son sens, tant sur le plan économique que sur le plan environnemental !